L’arrêt du combat
Benoit Saint-Denis vs Renato Moicano:
Focus sur les traumatismes oculaires dans les sports de combat

Dans le monde des arts martiaux mixtes (MMA), les arrêts de combat ne sont pas rares, mais celui entre Benoit Saint-Denis et Renato Moicano a particulièrement retenu l’attention en raison d’un enjeu souvent sous-estimé : les traumatismes oculaires. Alors que les combattants s’exposent régulièrement à des coups violents, les yeux, organes fragiles et essentiels, sont fréquemment mis en danger. Cet incident rappelle l’importance de protéger la santé des athlètes, et plus spécifiquement, de prévenir et gérer les blessures oculaires sur le ring.

Traumatismes oculaires dans les sports de combat : un danger bien réel

Les yeux sont l’une des zones les plus vulnérables dans les sports de contact. Lors d’un combat, un coup mal placé peut entraîner des blessures graves, telles que :

  • Contusions ou plaies de l’orbite
  • Fractures de l’orbite
  • Hémorragie sous-conjonctivale (hyposphagma)
  • Saignements intraoculaires (hyphéma, hémorragie intravitréenne)
  • Décollements de la rétine
  • Commotion rétinienne
  • Neuropathie optique traumatique
  • Rupture du globe oculaire

Ces blessures peuvent avoir des conséquences graves à court terme (vision floue, douleur intense) ou à long terme (perte de vision, rétinopathie ou neuropathie traumatique). Dans des cas extrêmes, certaines blessures oculaires peuvent mettre fin à la carrière d’un athlète.

Rétinopathie traumatique

Rétinopathie traumatique

Le cas Benoit Saint-Denis : une décision nécessaire pour la santé de l’athlète

Lors du combat opposant Benoit Saint-Denis à Renato Moicano, l’arrêt du match a été décidé en raison d’un risque de lésion oculaire chez l’un des combattants. Cette décision, bien que frustrante pour les fans et les athlètes, est essentielle pour garantir la sécurité à long terme du sportif.
Le MMA, comme d’autres sports de combat, impose des pressions énormes sur le corps humain, et les yeux, malgré leur petite taille, sont souvent les plus exposés. Un coup direct à l’œil peut provoquer des lacérations de la cornée, des lésions rétiniennes ou encore des perforations oculaires, des situations qui, si elles ne sont pas prises en charge rapidement, peuvent aboutir à une cécité permanente.
Les arbitres et les équipes médicales jouent un rôle clé dans la protection des athlètes. En stoppant le combat, ils ne se contentent pas de préserver l’intégrité sportive, mais évitent aussi des blessures oculaires potentiellement irréversibles.


Le rôle essentiel du cutman dans la protection des combattants

Dans les sports de combat comme le MMA, la boxe ou le kickboxing, le cutman occupe une fonction incontournable. Sa mission principale est d’assurer la sécurité et la santé des combattants pendant les pauses entre les rounds. Véritable expert des premiers soins, il intervient rapidement pour stopper les saignements, traiter les coupures et limiter l’impact des contusions.

Le cutman maîtrise des techniques spécifiques pour soigner les traumatismes du visage et des yeux. En cas de blessure oculaire, il utilise par exemple un end-swell (compresseur métallique froid) pour réduire les gonflements, ou des cotons imbibés d’adrénaline pour stopper une hémorragie. L’application de vaseline permet également de limiter les frottements et réduire les risques de coupures supplémentaires.

Historiquement, certains cutmen allaient jusqu’à pratiquer une petite incision avec une lame de rasoir afin de drainer un hématome sévère autour de l’œil. Bien que cette méthode soit aujourd’hui obsolète, elle montre à quel point le cutman a toujours été un acteur décisif pour permettre au combattant de continuer le match.

Au-delà du soin immédiat, le cutman joue aussi un rôle de vigie médicale. Si une blessure met en danger la santé du combattant (notamment un traumatisme oculaire grave), il doit alerter l’arbitre ou le médecin du ring. Son intervention est donc cruciale pour prévenir des lésions permanentes et protéger la vision des athlètes.


Pourquoi les traumatismes oculaires sont-ils fréquents en MMA et en boxe ?

Les traumatismes oculaires sont parmi les blessures les plus fréquentes dans les sports de combat. L’anatomie de la zone orbitale explique cette vulnérabilité : les os autour de l’œil sont fins et fragiles. Un coup direct peut provoquer une fracture du plancher orbital, entraînant douleurs intenses, vision double (diplopie) ou même une perte temporaire de la vue.

Les pokes dans les yeux (touches accidentelles avec les doigts) représentent aussi une cause fréquente de blessures. Même s’ils ne sont pas intentionnels, ils peuvent générer une érosion cornéenne et une inflammation sévère, nécessitant parfois plusieurs semaines de récupération.


Prévention et prise en charge des blessures oculaires en sports de combat

La prévention des traumatismes oculaires est essentielle pour réduire les risques à long terme.
Parmi les mesures les plus efficaces :

  • Utiliser des protections oculaires à l’entraînement, même si elles ne sont pas autorisées en combat professionnel.

  • Travailler les techniques défensives afin de mieux protéger le visage.

  • Effectuer un suivi médical régulier, incluant des examens oculaires avant et après les combats.

  • Compter sur la vigilance du cutman et du médecin de ring pour intervenir en cas de blessure grave.

Ces précautions permettent de limiter les séquelles et de préserver la carrière sportive des athlètes.


Conclusion : la santé des yeux, une priorité dans le MMA et la boxe

L’arrêt du combat entre Benoît Saint-Denis et Renato Moicano a rappelé une vérité fondamentale : la protection de la vision doit toujours primer sur l’enjeu sportif. Un traumatisme oculaire mal pris en charge peut avoir des conséquences irréversibles.

En tant que pratiquants, entraîneurs ou simples passionnés de sports de combat, il est crucial de comprendre que les yeux sont la cible la plus fragile et la plus précieuse. La mission du cutman, des médecins et des arbitres est donc essentielle pour préserver non seulement la carrière, mais aussi la qualité de vie des combattants.